Les événements qui ont secoué la région touarègue de Kidal cet été semblaient donner raison à cette thèse : en juin et juillet, certains leaders autonomistes touaregs, au premier rang desquels le colonel Hassan Fagaga, ont repris les armes contre le gouvernement malien, avant de signer de nouveaux accord de paix à Alger. Beaucoup ont cru voir derrière ce début d’insurrection la main des maquisards islamistes algériens du GSPC qui écument la région depuis plusieurs années.
Cette soi-disant alliance islamisto-touarègue a été complètement démentie lorsque l’on apprenait le 27 septembre dernier sur le site internet touareg Kidal.info que le colonel Fagaga en personne annonçait avoir tué lors d’affrontements violents les principaux chefs sahariens du GSPC. On dénombrerait parmi les morts Abdel Hamid, le successeur du fameux « émir » du GSPC dans le Sud, Abderrazak El Para, lui-même mis hors d’état de nuire par l’armée algérienne. Deux autres membres importants du GSPC régional auraient également trouvé la mort lors des affrontements. Selon les média maliens qui ont commenté la nouvelle (notamment le journal Les Echos, très hostile aux rebelles touaregs), Fagaga chercherait ainsi à plaire aux autorités d’Alger, garantes de l’accord de paix signé entre lui-même et Bamako.
Cependant, cette stratégie de l’affrontement armé avec le dernier groupe terroriste algérien en activité (lequel se présente comme la branche algérienne d’Al Qaida, ce qui est confirmé par Al Zawahiri, le second d’Oussama Ben Laden) n’est pas sans risque : mardi 24 octobre, cinq ex-rebelles touaregs sont tombés dans une embuscade tendue par le GSPC dans le nord-est du Mali.
Selon une dépêche de l’Agence France Presse du 24 octobre "Nos éléments sont tombés lundi matin dans une embuscade tendue par le GSPC dans le grand désert malien. Il y a eu dans nos rangs au moins cinq morts, des blessés, et deux de nos éléments ont été enlevés par le GSPC", a rapporté un responsable de l’ex-rébellion contacté par téléphone de Bamako.
"Ce sont les hommes de Moktar Belmoktar, le chef du GSPC (pour le sud de l’Algérie) qui ont fait le coup", a ajouté la même source sous couvert de l’anonymat.
Synthèse : Yidir Achouri
Les Chroniques du [CyberKabyle].
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire