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25 décembre 2006

Algérie : l’indice de confiance des industriels chute encore


Ca y est, Zidane, le cache misère, est parti. La fête est finie. Ne restent que les affiches déchirées de "Zidane et Bouteflika, des hommes de paix", les tas d’ordures habituels qui jonchent les rues, et des chiens errants.

Pendant ce temps, la dernière lettre économique gratuite (N° 64 de Décembre 2006) du Forum des Chefs d’Entreprises (l’équivalent du MEDEF français) est disponible sur le site du FCE. Il apparait dans ce document que l’indice de confiance des industriels en Algérie (et, par conséquent, celui des investisseurs potentiels) a encore chuté...


Tout laisse à penser que l’économie algérienne est en panne :

le pays n’arrive pas à capter l’investissement étranger,

la croissance n’est plus au rendez-vous malgré la manne pétrolière. La valeur ajoutée de l’industrie manufacturière par tête d’habitant à baissé de 47,7% en Algérie, alors qu’elle progressait de 96% au Maroc !

.

le pays est dépendant des hydrocarbures à 98% (en clair, SEULEMENT 2% des exportations de l’Algérie ne sont ni du gaz ni du pétrole) et a du mal à engager une vraie politique de diversification, Syndrome hollandais oblige.

Malgré la manne pétrolière inespérée de ces dernières années, le niveau de vie s’est dégradé. (Il est totalement inapproprié de vouloir le comparer à celui d’autres pays producteurs de pétrole ou de gaz comme la Norvège ou même l’Arabie Saoudite...)

. L’abandon de la scène internationale par l’Algérie est flagrant : plus question d’adhésion à l’OMC, plus question de signer un traité d’amitié avec la France et pas question de revenir au week-end universel, qui est une exigence économique indispensable à toute dynamique d’investissement. Depuis 1976 et l’adoption du weekend islamique (jeudi et vendredi), l’Algérie ne travaille que 3 jours par semaine en phase avec le reste du monde. Pour information, l’Algérie "perd" entre 300 à 500 millions de dollars par an dans cette affaire. D’après la Banque Mondiale, le passage au WE universel devrait générer "une croissance de 3% du PIB". Seuls l’Algérie et des pays conservateurs comme la Libye, la Somalie ou l’Arabie Saoudite continuent à en faire une question hautement religieuse.

Le revirement de l’Etat sur les privatisations (des centaines de fonctionnaires sont dans l’attente d’une décision définitive et font tourner leurs services à minima depuis des années).

Beaucoup d’entreprises sont mal managées, les projets mal gérés, les ressources mal allouées, l’environnement des secteurs bancaires et fonciers reste archaïque, la corruption est omniprésente au plus haut niveau. Le chômage de masse, la dégradation de l’habitat, de la santé, du niveau scolaire et du pouvoir d’achat touchent une part importante de la population. Autant d’indices caractéristiques du mal développement qui augure d’un futur déjà vu.

Quel avenir ?

Jamais depuis le premier choc pétrolier une telle pluie de dollars ne s’était déversée sur les pays producteurs d’hydrocarbures. Mais la stabilisation des cours de l’or noir au-dessous de 60 dollars, qui devrait se prolonger après un pic à 78 dollars durant l’été 2006, pourrait marquer la fin de cette période faste.

"Depuis 2000, les monarchies du Golfe, la Libye et l’Algérie ont accumulé près de 845 milliards de dollars d’excédents extérieurs. c’est plus que la Chine durant la même période", révèle Koceila Maames, économiste à la banque d’affaires française Calyon.

Une partie de ce trésor de guerre est venue gonfler les réserves de change des banques centrales pour renforcer les monnaies nationnales. En Algérie, par exemple, celles-ci ont atteint un record en 2006 : près de 70 milliards de dollars, de quoi honorer trois ans et demi d’importations. Une autre partie a servi à rembourser des crédits. Enfin, la dernière partie est consacrée à la modernisation des économies de la région. L’Algérie a annoncé un plan d’investissement de 120 milliards de dollars d’ici 2009. Ce boom des dépenses publiques sert à remettre les infrastructures pétrolières à niveau, comme en Libye, ou à préparer l’après-pétrole en pariant sur de nouveaux secteur. Dubaï mise sur le tourisme et les services financiers. L’émirat envisage même de concurrencer à terme la Bourse de New York (NYSE) pour le négoce de pétrole.

Quant à elle, l’Algérie finance notamment un gros programme de construction de logements et d’infrastructures routières. Des dépenses qui s’imposent, dans des pays ou la population a doublé en vingt ans, mais qui n’ont pas toujours d’effets positifs sur l’emploi : en Algérie, par exemple, les chantiers ont été confiés en majorité à des compagnies chinoises, pour gagner du temps ... et de l’argent.

Risque d’inflation

"L’ancrage au dollar des monnaies du Maghreb ajoute un risque supplémentaire, prévient Koceila Maames. Lorsque le billet vert se déprécie, ces pays sont confrontés au renchérissement des nombreux produits importés d’Europe, qui gonflent le coût de la vie."



Les Chroniques du [CyberKabyle].

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