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30 décembre 2006

Saddam Hussein : pendez le haut et court dans les plus brefs "délai"


« Personne ne peut s’opposer à l’exécution » de Saddam Hussein qui sera pendu sans « délai », selon le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, alors que les avocats de l’ancien président condamné à mort ont été invités par l’armée américaine à venir chercher ses affaires personnelles.

« Personne ne peut s’opposer à l’exécution du criminel Saddam Hussein », a déclaré vendredi M. Maliki. « Ceux qui s’opposent à cette exécution portent atteinte aux martyrs de l’Irak et à leur dignité. Il n’y aura pas de révision, pas de délai dans l’application de la sentence contre Saddam Hussein et ses coaccusés », a-t-il affirmé.

Saddam Hussein, son demi-frère et ancien chef des services de renseignements, Barzan al-Tikriti et l’ancien président du tribunal révolutionnaire Awad al-Bandar, ont été condamnés à mort par pendaison le 5 novembre par le Haut tribunal pénal irakien pour l’exécution de 148 villageois chiites de Doujail (60 km au nord de Bagdad), dans les années 1980, en représailles à un attentat contre le convoi présidentiel.

La Cour d’appel du Haut tribunal pénal a rejeté mardi l’appel de l’ancien président, qui doit être exécuté dans un délai de trente jours. Les autorités irakiennes, en charge de l’application de la sentence, n’ont depuis lors donné aucune indication officielle sur la pendaison, suscitant intenses rumeurs et spéculations sur la date de l’exécution.

Depuis la Jordanie, le responsable du comité de défense de l’ancien raïs, Khalil Doulaïmi, a indiqué avoir reçu un appel des Américains demandant à ce que quelqu’un vienne « chercher les affaires personnelles du président et de son demi-frère ».

Me Doulaïmi n’a cependant donné aucune autre précision, ajoutant en milieu de matinée, que Saddam Hussein n’avait pas encore été transféré aux autorités irakiennes.

De son côté, l’armée américaine a précisé que le président déchu est détenu dans un lieu tenu secret depuis un an sous l’autorité légale du gouvernement irakien, même si ses geôliers sont américains « pour des raisons de sécurité ».

Un transfert de Saddam Hussein ne serait donc « qu’un transfert physique » du détenu, selon un porte-parole de l’armée américaine à Bagdad, qui refusé de préciser si un tel transfert avait déjà eu lieu.

L’Irak sous haute sécurité pour l’exécution de Saddam Hussein

Les autorités irakiennes n’ont pas encore pris de mesures spécifiques de sécurité pour l’exécution, mais « l’exécution de ce tueur en série sera un évènement majeur. Nous prendrons les mesures de sécurité appropriées », a déclaré le directeur des opérations du ministère de l’Intérieur, le général Abdoul Karim Khalaf. « Nous enverrons toutes nos forces dans les rues pour éviter que des vies ne soient perdues », a-t-il expliqué, sans donner d’autres détails.

Ces mesures de sécurité renforcées, également appliquées « dans plusieurs provinces » du pays, « seront mises en oeuvre dès que nous en recevrons l’ordre du gouvernement », a-t-il ajouté, refusant de se prononcer sur la date de l’exécution. « L’imposition d’un couvre-feu est du ressort du commandant en chef des armées (le Premier ministre Nouri al-Maliki) », a-t-il par ailleurs souligné.

Les Baasistes menacent les Etats-Unis de représailles

Après la confirmation en appel de la condamnation à mort de l’ancien président irakien Saddam Hussein, son parti, le Baas, a menacé les Etats-Unis de représailles si ce verdict est exécuté.

« Notre parti met en garde contre les conséquences de l’exécution d’un tel verdict sur la situation en Irak et aux Etats-Unis en particulier », indique un communiqué du parti mis en ligne sur internet. « Il s’agit d’une dangereuse ligne rouge que l’administration américaine ne devrait pas franchir », poursuit le texte.

Dans ce communiqué, dont l’authenticité n’a pas pu être vérifiée de source indépendante, le parti Baas menace de prendre pour cible les intérêts américains où qu’il soient si l’ancien dirigeant est exécuté.

« Le parti Baas et la résistance sont déterminés à réagir par tous les moyens possibles et n’importe où en vue d’atteindre l’Amérique et ses intérêts au cas où un tel crime serait commis », indique le document.

Les baasistes mettent également en garde Téhéran contre toute ingérence en Irak « sinon nous répliquerons au cœur de l’Iran et nous atteindrons sa tête ».

Le parti sunnite souligne que l’exécution de Saddam Hussein ne fera que renforcer la résistance et les baasistes et empêchera toute négociation à l’avenir avec l’occupation. « Notre parti affirme que l’exécution ne va pas affaiblir la résistance armée mais raviver sa flamme, élargir sa base et doubler le nombre de ses membres », précise le communiqué.

« Cela fera porter à l’administration américaine la responsabilité d’un nombre encore plus grand de soldats tués ». Les autorités ont trente jours pour procéder à la pendaison de l’ancien raïs. Le 5 novembre, il a été jugé coupable de crimes contre l’humanité pour la mort de 148 villageois chiites de Doudjaïl.

A Bagdad, le sort de Saddam laisse les gens indifférents

A Bagdad, où l’annonce de la pendaison prochaine de l’ancien homme fort du pays n’a suscité jusqu’à présent aucune manifestation notoire de joie ou d’hostilité, les habitants se sont rendus comme chaque vendredi dans les mosquées en ce jour hebdomadaire de congés.

Ainsi selon la très arabisste agence de presse Reuters, qui ne peut pas empêcher de mettre le mot "arabe" 3 fois par ligne : « Pour bon nombre d’arabes, le sort de l’ancien président irakien Saddam Hussein, dont la condamnation à mort a été confirmée mardi en appel, est devenu secondaire face aux massacres qui ensanglantent quotidiennement son pays.

Certains arabes redoutent que la pendaison de l’ancien raïs, qui doit se faire dans les trente jours, aggrave encore les violences intercommunautaires en Irak où s’affrontent la majorité chiite et la minorité sunnite, prédominante sous le régime de Saddam Hussein.

Mais d’autres estiment que les violences en Irak ont leur propre dynamique et que l’exécution de Saddam Hussein n’y changera pas grand-chose. « Je me demande combien de personnes s’intéressent encore au sort d’un individu, vu ce qui se passe en Irak et dans le reste de la région », dit Sami Baroudi, professeur de sciences politiques à Beyrouth.

« L’exécution de Saddam fera qu’il y aura une mauvaise personne en moins au monde (...). Elle n’aura pas d’effet sur le chaos dans lequel est maintenant plongé l’Irak. Il est devenu négligeable », renchérit Abdel-Khalek Abdoullah, qui enseigne la même discipline à l’Université des Émirats.

(...) De nombreux Arabes ont approuvé le verdict de culpabilité rendu contre Saddam Hussein, bien qu’ils s’interrogent sur la légitimité d’un procès qui s’est déroulé alors que les forces américaines sont toujours présentes en Irak.

« Que nous ayons ou non des doutes sur le procès, le verdict est juste », tranche Bara Moussa, un militant des droits de l’homme en Syrie. « C’est une personne responsable du sous-développement et de l’élimination de ressortissants de son pays, de sorte qu’il mérite ce verdict. D’autres pays devraient suivre cet exemple. »

Mais certaines personnes auraient préféré une peine de réclusion à vie, estimant que l’exécution de Saddam Hussein ne fera qu’envenimer les choses ».

sources : Reuters, AP, l’Orient le jour



La Chronique du [CyberKabyle].

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