Pour ce qui est de l’électricité la SONELGAZ, la compagnie nationale d’électricité, se distingue particulièrement par la médiocrité de la qualité de son service tout en augmentant ses tarifs. Mais à l’entendre ce n’est jamais de sa faute. C’est la faute aux autres. Passons en revue les différents boucs émissaires.
Le 9 aout, c’est la faute « des terroristes ». Ainsi lorsque le mardi 8 aout plusieurs villes en Algérie se sont retrouvées dans le noir simultanément, la Sonelgaz le plus calmement du monde réfute toute négligences. Selon le Quotidien Oran, citant l’attachée de presse de la compagnie, Mlle Aït Mekidèche :
« Les services de la compagnie nationale d’électricité Sonelgaz ont dit que le courant a été rétabli à travers toutes les régions où avaient eu lieu les « coupures » mardi dernier, des suites du sabotage d’un pylône à haute tension par des terroristes à Boudouaou dans la wilaya de Boumerdès ». Selon elle, les services de la compagnie ont déployé d’énormes moyens et dépêché des équipes de techniciens pour rétablir rapidement le courant durant cette journée. L’attachée de presse de la compagnie nationale d’électricité a affirmé que la situation est rentrée dans l’ordre et qu’aucun incident n’a été enregistré hier. »
Le 7 aout, c’est la faute à « La mafia du cuivre » selon le quotidien algérois l’expression en citant le directeur du service marketing.
« La mafia du cuivre qui sévit en Algérie nuit à plusieurs entreprises dont Sonelgaz et Algérie Telecom, les deux sociétés le plus souvent visées par ce nouveau type de crime économique organisé qui profite de la hausse des prix du cuivre pour s’enrichir. Selon le directeur du service marketing de la Société nationale d’électricité et de gaz (Sonelgaz), 10.000m à Boumerdès et 1500m à Ouled Chebel ont connu le même sort. Mais ce qui rend de plus en plus inquiétant ce phénomène, c’est sa généralisation à travers tout le territoire national et qui fait penser à des ramifications au niveau international. A Annaba, 25 quintaux de cuivre volés, stockés dans des conteneurs, ont été saisis. Ils devaient être acheminés par voie maritime vers une destination qui reste, pour le moment, inconnue ». Le 1 er aout, « Sonelgaz accuse les climatiseurs », selon le quotidien d’Oran, en citant M. Bouterfa, le directeur général de la compagnie. « La nature de la consommation des citoyens a complètement changé », et « l’utilisation abusive des climatiseurs, ce qui provoque des incidents sur le réseau, d’où l’interruption de l’électricité ». « Les pics de consommations sont dûs, explique le directeur de Sonelgaz, à l’effet de la climatisation qui prend, d’après lui, une grande ampleur dans notre pays, ces derniers temps à cause de la disponibilité des climatiseurs sur le marché, à des prix qui sont à la portée de tout le monde ». Par ailleurs, en abordant les investissements de Sonelgaz, M. Nordine Bouterfa a indiqué qu’ « une hausse des tarifs de l’électricité est inéluctable pour y faire face ». Il estime qu’ « une augmentation à hauteur de 35% permettrait à la compagnie de s’autofinancer et de rembourser ses dettes contractées auprès des banques ».
Le 1 juillet, « Sonelgaz accuse la mafia de l’électricité », selon le quotidien Liberté.
Sonelgaz enregistre annuellement des pertes énormes dues aux vols d’électricité. « Durant les années 1970, Sonelgaz perdait 250 kilowatts/heure par abonné, durant les années 1990-2000, elle perd 1 000 kilowatts/heure par abonné », a souligné le P-DG de Sonelgaz, M. Bouterfa, lors d’un déjeuner-débat organisé hier à Alger. Les vols d’énergie se sont ainsi multipliés par quatre, a-t-il ajouté.
On estime le nombre d’abonnés clandestins à 1 million sur les 5 millions de clients que compte Sonelgaz. Sur la base du prix du kilowatt/heure aujourd’hui fixé à 4 dinars TTC, le manque à gagner pour la compagnie nationale d’électricité est énorme : 20 milliards de dinars, soit 2 000 milliards de centimes par an.
Le P-DG de Sonelgaz impute l’ampleur de ces vols d’énergie à la mafia de l’électricité. « C’est la main de la mafia de l’électricité », a-t-il lancé.
« Mais que fait Sonelgaz pour s’attaquer à ces vols d’énergie ? » se demande le quotidien. Pour le P-DG de Sonelgaz, sa compagnie n’a pas de pouvoir de puissance publique. « Il faut une police de l’électricité comme en Égypte. À Cuba, un vol d’électricité est puni d’un emprisonnement de trois ans. Encore faut-il qu’elle soit efficace. M. Bouterfa explique l’ampleur de ces vols par la perte du sens civique chez nombre de citoyens, après la décennie noire ».
La Kabylie principale pourvoyeuse d’énergie de la Sonelgaz.
Bref, c’est la faute de tout le monde et la Sonelgaz est innocente. Et dans cette gigantesque mascarade les kabyles, sont encore une fois, les grands cocus. Toute la Kabylie est un des principaux pourvoyeurs de Kilowatt de la Sonelgaz. La centrale électrique se situe à Darguinah, elle est alimentée essentiellement par le barrage de Kherrata par une conduite souterraine. Et pourtant le siège de la Sonelgaz se trouve à Constantine. En Kabylie il n’y a que des transformateurs. En cas de panne, les transformateurs sont transférés à Constantine pour y être réparé et renvoyés en Kabylie.
La Kabylie vache à lait de la Sonelgaz.
Si le « far-ouest » algérien est connu pour être un mauvais payeur d’impôts, il est aussi un mauvais client pour la Sonelgaz, avec une facture de 800 milliards de dettes impayées. Quant à La Kabylie, elle est connue pour son « civisme », et comme étant un bon payeur qu’il s’agisse des taxes et impôts ou factures de la Sonelgaz comme le faisait remarquer Ameziane Medjkouh président de La Chambre de Commerce du Djurdjura au magazine Izuran.
M. Ameziane Medjkouh confirme que la Kabylie est la région qui paie le plus d’impôts en déclarant que
« si on paie plus d’impôts en Kabylie c’est qu’effectivement il y’a une culture de la légalité, une culture de la déclaration, et puis il y’a une culture aussi de l’administration fiscale. Il y a ici des cadres qui exercent leur mission avec beaucoup plus de rigueur et il y a un recouvrement en réalité qui est meilleur que dans les autres wilayas. Par le fait que les opérateurs sont légalistes et que l’administration a des cadres et des agents très compétitifs en matière de recouvrement cela induit effectivement une forme de pression fiscale supplémentaire sur la région ».
Il est à noter que lors des épisodes à rebondissement connus sous le nom de « dialogue Aarch-gouvernement », le premier ministre Ahmed Ouyahya s’est empressé de négocier la reprise des paiements des factures de Sonelgaz, boycottés depuis le « Printemps Noir », puis s’est totalement désintéressé de « La Plateforme de Leqser ». En signant le « protocole d’accord » avec les Aarchs, il a sauvé la vache à lait de la Sonelgaz, sans rien offrir en contrepartie.
Les Chroniques du [CyberKabyle].
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