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15 août 2006

Cinéma : « Teshumara : les guitares de la rébellion touarègue »


Ruine économique, sècheresses successives, oppression des régimes militaires, exil, résistance armée, ces profonds bouleversements de la société touarègue ont donné naissance à une culture nouvelle et moderne, la « Teshumara », principalement incarnée par la musique du groupe Tinariwen.

Pour ceux et celles qui auraient raté la projection gratuite du film « Teshumara : les guitares de la rébellion touarègue », de Jérémie Reichenbach par l’association Tamazgha, une seconde chance vous est offerte avec la sortie en salle du documentaire relatant la vie du célèbre groupe Touarègue Tinariwen.

Pour ceux et celles qui auraient raté la projection gratuite du film « Teshumara : les guitares de la rébellion touarègue », de Jérémie Reichenbach par l’association Tamazgha, une seconde chance vous est offerte avec la sortie en salle du documentaire relatant la vie du célèbre groupe Touarègue Tinariwen.























Extrait 1 :
"Amassakoul ’n’ Ténéré" (Amasakoul)
Extrait 2 :
"Amasakoul)
Extrait 3 :
"Chet Boghassa" (Amasakoul)


« Teshumara », cette musique dans laquelle se mêlent rythmes ancestraux et guitares électriques saturées, appelle à l’éveil politique des consciences et occupera un rôle capital lors de la rébellion Touarègue. Ce film par la musique et les témoignages des fondateurs du groupe Tinariwen, mais aussi par la musique traditionnelle et la poésie, conte la mémoire de la « Teshumara ».

Peuplé de tout un panthéon de héros dont les plus fameux Kaosen - vainqueur en 1894 des armées françaises à l’oasis de Takumbawt, l’imaginaire touarègue résonne encore des épopées et de combats de jadis, contre les tribus bédouines et le colonialisme. Ce passé fabuleux tranche avec la situation actuelle. Ruine économique, sécheresses successives, oppression des régimes militaires, deux guerres successives contre l’état malien, une paix au goût amer, chômage et exil. Cette condition d’exilés-désœuvrés leur vaudra le nom d’ « ishoumar » ; dérivé du mot français « chômeur ». Le mot « Te-shoumara », action de chômer, deviendra par la force des choses le résumé de la vie de toute une génération et d’un style de chansons qui porte le deuil de l’épopée des tribus sahariennes. « Teshoumara », c’est la friction entre un glorieux passé et un avenir incertain, la grandeur du passé et le néant du présent. Tinariwen est le produit de ce monde, né de la prouesse d’une langue chantée et du verdict des armes.




Mais les Tinariwen, ceux du désert, ne sont pas que des bluesmen. Durant la rébellion touarègue de l’Azawad contre le pouvoir malien, au début des années 90, ils furent aussi de redoutables combattants, de véritables maquisards. Ce n’était pas une simple vue de l’esprit comme leurs homologues « les maquisards de la chanson kabyle ». Si les phrases de Matoub Lounes et de Ferhat Mehenni frappaient comme des balles, les Tinariwen frappaient avec des vraies balles. Guitare électrique dans le dos, et kalachnikov à la main ils participèrent activement aux combats dans la région de Kidal , capitale administrative de la région de l’Adrar au nord du Mali. Leurs chansons, interdites au Mali encore aujourd’hui, servirent d’hymnes révolutionnaires. C’est en effet dans un camp militaire libyen ouvert par le colonel Kadhafi pour accueillir et entraîner les réfugiés des pays voisins que se sont rencontrés les musiciens. Keddu, Ibrahim, Enteyeden et Mohammed », sous le commandement d’Iyad Ag Ghali, chef du Mouvement Populaire de l’Azawad luttant pour l’émancipation politique de la zone septentrionale du Mali. Ce même Iyad Ag Ghali ira jusqu’à financer le matériel du groupe, utilisant en contre partie certaines de leurs chansons comme outils de propagande pendant la rébellion des années 90. L’exil avait réuni dans les confins du désert ces jeunes gens originaires de Kidal. Ce magnifique documentaire nous raconte l’histoire du peuple touarègue, entre sécheresse, famine, guerre, exil et résistance à travers les témoignages des membres du groupe Tinariwen. La sortie dans les salles de ce documentaire tombe à point nommé au moment où des combats se sont déroulés ces dernières semaines entre des rebelles touarègues et l’armée malienne ... à Kidal au nord du Mali.

Synopsis




La naissance du groupe Tinariwen à l’aube des années quatre-vingt est intimement liée à la situation d’exil et d’errance du peuple touareg. Les musiciens de Tinariwen réunis autour d’Ibrahim "Abraybone" sont tous originaires de l’Adrar des Ifoghas au nord du Mali, réfugiés dans les années 1970 à Tamanrasset, en Algérie. Entre rock, blues acéré et musique traditionnelle, leurs guitares électriques saturées et leur chant de révolte d’errance et d’amour accompagnèrent toutes les étapes du mouvement de rébellion touareg jusqu’au plus fort des combats. Ce film, par la musique et les témoignages des fondateurs du groupe Tinariwen, conte la mémoire de la Teshumara, culture nouvelle issue des évènements politiques et des profonds changements de la société touareg.

Sortie salles françaises : 23/08/2006
Réalisé par Jérémie Reichenbach
Avec Tinariwen
Durée : 51min.
Année de production : 2006
Distribué par Shellac
Production : Hibou Production / Mezzo / Images Plus / Les tisserands de la mémoire


Les Chroniques du [CyberKabyle].

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